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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 18:10

Certaines personnes aiment faire croire à la population française que la France a capitulé face à l'Allemagne nazi, employant le même discours de de Gaulle. Il s'agit d'un mensonge historique des plus grossiers. C'est entièrement faux, elle a signé un armistice et non capituler. Quelle distinction peut-on fait entre les deux ? La différence est pourtant grande :

- un armistice est simplement une suspension des hostilité, autrement dit un cessé-le-feux, et cela pour un temps souvent indeterminé. Certes, lors d'un armistice, il y a un vainqueur et un vaincu. Malgré tout, ce dernier conserve une partie de sa souveraineté et peut négocier avec les vainqueurs. Ce fut le rôle donné au général Huntziger, chef de la délégation française. Ainsi, la France put conserver, en théorie, son autorité sur la métropole et l'ensemble de son Empire, même si cela fut provisoire. Paradoxalement, ce sont les gaullistes qui ébranleront les premiers cette autorité maintenue par notre pays, notamment en tentant de soulever immédiatement une partie de l'Afrique contre elle, afin de faire reconnaître l'autoproclamé chef de la résistance Charles de Gaulle. Cet armistice de Rethondes était contraignant, certes, mais il était nécessaire, quoi qu'en dise les mythologistes gaullistes. Cela a permit notamment de conserver une partie l'armée française, et à long terme de la restructurer et de la renforcer, ou de maintenir la législation française comme prioritaire à la législation allemande. De plus, condamner l'armistice, ce n'est pas prendre en compte les 10 millions de français (un quart de la population) sur les routes qui devaient être relogés. Ce n'est pas dans une métropole mise à sac que ces Français auraient pu refaire leur vie. Mais le noble de Gaulle ne s'intéressait sans doute pas à ces gens du peuple, dont le fils de paysans Pétain faisait parti. Egalement, il n'y a pas besoin d'être un expert en stratégie pour constater qu'en laissant la zone Sud de la métropole à la France, les Allemands ne purent accéder directement à l'Afrique du Nord. A cause de cette erreur stratégique monumentale, les Américains purent débarquer puis s'installer en Afrique du Nord sans rencontrer de grande opposition, les armées du Reich étant peu présentes. A titre d'information, rappelons qu'un armistice entre la France et l'Italie fut également signé le 24 juin à Olgiata, au nord de Rome.

- une capitulation, c'est lorsque le vaincu est totalement soumis à la volonté du vainqueur, et cela sans aucune condition. Le vainqueur peut faire ce qu'il souhaite, sans aucune limite. Le vaincu ne peut que se taire et subir.

 

Voici quelques citations d'hommes célèbres permettant de nous faire réfléchir sur la nécessité d'un armistice :

- Churchill

* "Je n'ai jamais dit que le gouvernement de Vichy, en signant l'armistice, avait commis un acte de trahison. Mais j'ai trouvé à Londres quelqu'un qui le prétendait. C'est un général français, je m'en suis servi !" (Louis Christian Michelet, La légende gaullienne, Editions Godefroy de Bouillon, 2008, p. 266).

selon lui, à cause de l'armistice, Hitler "a commis la plus grande erreur possible en n'étandant pas son empire à l'Afrique du Nord." (Marc Ferro, Pétain, Fayard, 1987, p. 106).

* au colonel Groussard, il déclara "Je respecte profondément la personne du maréchal Pétain. Je sais qu'à sa place, il serait difficile de faire mieux. Il a à jouer une partie surhumaine, surhumaine vraiment." (André Pertuzio, "Vérités et mensonges", article de l'Action Française 2000, numéro du 19 juillet au 1er août 2001). 

* au général Georges, il lui confie le 8 janvier 1944 à Marrakech : "En juin 1940, après la bataille du Nord, l'Angleterre n'avait plus d'armes. Nous n'avions pas vu la question des chars et celle de l'aviation sur un plan suffisant. L'armistice nous à, en somme, rendu service. Hitler a commis une faute en l'accordant. Il aurait dû aller en Afrique du Nord, s'en emparer et poursuivre en Egypte. Nous aurions eu alors une tâche bien difficile." (Procès Pétain, 9ème audience, Journal Officiel du procès, p. 167, puis rapporté par Jacques Le Groignec dans Pétain, gloire et sacrifice, Nouvelles editions Latines, 1991, p. 115, puis par François Georges Dreyfus dans Histoire de Vichy, Editions de Fallois, 2004, p. 157).

 -de Gaulle

* au général Odic, commandant des forces aériennes d'Afrique du Nord, venu à Londres, il lui dit le 12 décembre 1941 : "N'avouez jamais que l'armistice ne pouvait être évité." (Pierre Chandelier, "Celui qui a dit non", article de Présent, 20 juin 2001, puis rapporté dans la revue Le Maréchal, n°205, 1er trimestre 2002 ; également indiqué par Kenneth Pendar dans Le dilemme France-Etats-Unis, Editions SELF, p. 280-288, et par Louis-Christian Michelet dans la Revanche de l'Armée d'Afrique, Editions Godefroy de Bouillon, 1998, p. 201-202).

* devant l'Assemblée consultative, le 15 mai 1945 : "Qu'on imagine ce qu'eût été le développement du conflit, si la force allemande avait pu disposer des possessions françaises d'Afrique. Au contraire, qu'elle fut l'importance de notre Afrique du Nord comme base de départ pour la libération de l'Europe." (discours rappelé par Jacques Le Groignec dans Pétain et les Américains, Nouvelles Editions Latines, 1995, p. 340).

* au colonel Rémy, il confia en 1947 : "Voyez-vous Rémy, il faut que la France ait toujours deux cordes à son arc. En juin 1940, il lui fallait la corde Pétain aussi bien que la corde de Gaulle." (Jean Rémy, Dix ans avec De Gaulle. 1940-1950, Editions France-Empire, 1971, puis repris par Pierre Chandelier, "Celui qui a dit non", article de Présent, 20 juin 2001, et rapporté dans la revue Le Maréchal, n°205, 1er trimestre 2002, p. 27).

* lors de la signature du décret du 11 avril 1959 par le Premier ministe, relatif à la Commémoration de la Victoire de 1945, il déclara : "Cette victoire n'est d'ailleurs pas la nôtre. L'action de nos forces, qu'elle fut celle de nos armées ou celle de la Résistance, n'a été d'aucun poids dans le résultat final. Elle n'a pas modifié d'un jour ou même d'une heure le moment de la capitulation allemande. Naturellement, j'ai dit et affirmé le contraire, car il fallait que la France figurât parmi les puissances victorieuses et fût présente à la table des vainqueurs." (Roger Belin, Lorsqu'une République chasse l'autre, 1958-1962. Souvenir d'un témoin, Editions Michalon, 1999, p. 199).

-quelques nazis

* l'un des plus fidèles compagnons d'Hitler, le ministre Von Renthe-Fink, déclare à Walter Stucki, ambassadeur de Suisse à Vichy : "Le Führer, le plus grand de tous les hommes vivants, a commis en juin 1940 une faute inconcevable en concluant un armistice avec la France, au lieu d'occuper tout le territoire français et, après avoir traverser l'Espagne, l'Afrique du Nord." (Walter Stucki, La fin du Régime de Vichy, Editions de la Baconnière, 1947, p. 30, et Jacques Le Groignec, Pétain et les Américains, Nouvelles Editions Latines, 1995, p. 233).

* Hermann Goering, maréchal du Reich, avouera que "L'armistice fut la plus grande faute du Führer." (Jean-Raymond Tournoux, Pétain et la France, Plon, 1980, p. 154).

-quelques historiens

* Henri Amouroux, l'un des plus grands historiens français, explique que : "Aujourd'hui, la nécessité de l'armistice n'est pratiquement pas remise en cause, ce qui boulverserait de Gaulle." (Henri Aouroux, La page n'est pas encore tournée, Robert Laffon, 1993, p. 12). La même année de la publication de ce livre, il précisa dans le magazine Valeur Actuelle : "Le gaullisme a imposé l'idée qu'il ne fallait pas signer cet armistice et que Vichy était illégitime. C'est fabuleux ! Mais ce n'est pas sérieux." (Interview d'Henri Amouroux à Valeur Actuelle, 13 décembre 1993, repris par Jacques Le Groignec dans Pétain et les Américains, Nouvelles Editions Latines, 1995, p. 341, puis dans son Phillippique contre les mémoires gaulliens, Nouvelles Editions Latines, 2004, p. 10).

* L'historien allemand Elmar Krautkramer écrira : "Dans l'histoire de la seconde guerre mondiale, on a pas apprécié à sa juste valeur le rôle que la france avait joué entre les deux camps ennemis. Le combat mené par la France et la façon dont elle s'est relevée de sa défaite n'a pas commencé avec l'appel du 18 juin, mais tout a débuté, et peut-être avec plus d'efficacité, avec l'armistice de Rethondes." (Elmar Krautkramer, Vichy 1940-Alger 1942, Economica, 1992).

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commentaires

C
Thanks for sharing this great post.This is so nice.
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W
Yeah, thats a common misunderstanding almost everyone outside France has. To an extend the movies which are based on the historical period does passes this false message to the people. This article will be useful to clarify that doubts. Thanks yous so much.
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F
<br /> <br /> "Le gaullisme a imposé l'idée qu'il ne fallait pas signer cet armistice et que Vichy<br /> était légitime. C'est fabuleux ! Mais ce n'est pas sérieux."<br /> (Interview d'Henri Amouroux à Valeur Actuelle, 13 décembre 1993)<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Coquille ?<br /> <br /> <br /> Le mot correct devrait être illégitime, sinon, je ne comprends<br /> pas.<br /> <br /> <br /> Très bon article.<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Oui, c'est bien le mot "illégitime". Je lis pourtant mes articles plusieurs fois, mais je ne l'avais pas remarqué. Merci de l'avoir signalé !<br /> <br /> <br /> <br />

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